01 septembre 2013

Ophélie la barbare

Passage de son blog

...
Piquée au vif par sa présence, mais très certainement aussi pour le provoquer, loin de lui montrer ma gêne, je revins vers Apolline. Antoine écarquilla de grands yeux ébahis. Sous son nez, à sa barbe, nous reprîmes nos aventures en ouvrant une nouvelle page, une page pleine de caresses réciproques sur les seins et de bonnes sucettes vermeilles. Pendant ce temps, Antoine profita de mon état second et d'une brève vacance d'Apolline pour s'installer derrière moi et tenter de patiner mes roploplos.

— Laisse-moi tranquille, lui lançai-je, me retournant un peu sèchement, tu peux regarder, mais je ne veux pas que tu me touches! Il n'y a qu'Apolline qui a le droit!
— Mais... fit-il, décontenancé.

 Il cessa aussitôt. Son regard devint brusquement mauvais.

— Branle-toi plutôt.
— T'es vraiment qu'une salope! répliqua-t-il en poussant de grands yeux furibards.

 Néanmoins, il saisit l'occasion, ouvrit sa braguette.

— Maintenant, c'est fait, lui dis-je: je n'aime plus les hommes, tu le vois! Regarde ce que je préfère: de beaux nénés que je peux prendre à pleines mains et sucer autant que je le désire, ainsi qu'une belle petite chatte très douce, très câline, à l'image de la mienne, montée sur des ressorts!

 A ces mots, Apolline et moi nous installâmes tête-bêche en position de double minette. J'eus conscience alors, grâce à nos formes, d'offrir à Antoine de merveilleuses arabesques. C'était la traduction plastique la plus pure de l'individualisme triomphant. Médusé tout autant qu'excité, mon amant se branla. Mais, au bout de quelques minutes, il eut l'air tellement énervé, qu'il se leva et alla se réfugier dans ma chambre, sans avoir joui. Tout entières à notre plaisir, nous ne fîmes aucun commentaire quant à son départ, préférant suivre une autre direction et nous exciter avec nos langues...

 A un moment, désireuse de varier les plaisirs, je demandai à Apolline de bien vouloir me pénétrer.

— Mais Antoine? me répondit-elle, hésitante, il est dans la chambre!
— Et alors? Qu'est-ce que ça peut faire? Je préfère que ce soit toi!

 Ma petite chérie eut l'air embêtée, comme si la présence d'Antoine, autrement dit du mâle, donc du légitime, lui interdisait de me baiser.

 Je me levai et allai chercher l'objet de la Poste. L'ayant installé devant son pubis et ainsi métamorphosé en ange, je lui demandai de me suivre devant le plus grand miroir du salon. Là, nous admirâmes le merveilleux couple que nous formions. Derrière nous, d'autres miroirs renvoyaient nos petits derrières. Cela nous amusa (Comme vous le voyez, cher lecteur, j'avais fait installer plusieurs miroirs dans mon salon).

— C'est pratique, les miroirs, on peut se voir sous tous les angles!
— Narcisse! Dit-elle
— Ils nous donnent la conscience du néant, dont seuls l'art et l'amour peuvent espérer triompher. A propos, tu sais à quand remonte la fabrication du verre?

 Evidemment, elle n'en savait rien (je venais tout juste de l'apprendre en lisant un article). Je lui assénai:

— La plus ancienne pièce de verre retrouvée aurait été fabriquée sous le règne du pharaon Aménophis Ier, c'était mille cinq cent ans avant Jésus-Christ!
— Et comment a-t-on fait pour le découvrir?
— Ca reste assez obscur, vois-tu! Ce serait le hasard! Les marins d'un navire égyptien qui avaient fait naufrage sur une plage de Phénicie, auraient utilisé deux blocs du natron qu'ils transportaient, en guise de pierre pour supporter leur chaudron. La chaleur du feu les aurait combinés avec le sable de la plage, et ça aurait produit du verre!
— C'est de la silice?
— Ouais! C'est pourquoi le verre est si lisse! Mais ce n'est que plus tard, avant Jésus-Christ, je crois, que les Syriens le soufflent! Et au premier siècle de notre ère que les Romains le développent et inventent le premier miroir!
— Miroir... Miroir... murmura Polly. Quelle diabolique invention! Voir ses apparences! Quand je pense qu'anorexique, je ne voulais jamais me voir, me regarder, je voulais disparaître, me fondre dans la nature, dans les murs, devenir transparente! J'avais horreur des miroirs, tu te rends compte? Pour rien au monde, je ne me serais regardée dans un miroir!
— T'as bien changé, mon petit ange! Maintenant que je célèbre ta beauté, tu aimes te regarder! Pas vrai?
—  C'est vrai! J'ai confiance en moi et j'adore me regarder... C'est grâce à toi, Ophélie...

 Debout, regardant notre image dans les miroirs, je me vis l'embrasser, lui baiser les seins, recommencer à les lui sucer, puis écarter suffisamment mes cuisses pour que, dans cette même position, elle pût commencer à introduire son ornement en moi. Je lui échappai, me jetai à plat ventre sur le lit où elle ne tarda pas à venir me rejoindre, pour s'introduire de nouveau, prolixe... Cette fois, mon petit ange opéra une série de va-et-vient qui commencèrent à me faire miauler, à me faire trémousser l'arrière-train. Il se retira. J'en profitai pour me retourner, lui présenter le côté face. De ce côté, mon petit ange retrouva immédiatement le trou et s'enfila de nouveau dedans. Nous jouâmes ainsi longtemps, moi à lui échapper en changeant de position, elle (lui) à me retrouver. Inexorablement, le petit ange m'enfilait et m'enfilait et m'enfilait encore et encore... J'étais sous lui, salope, tranquillement salope, à me tordre sous ses coups donnés en douceur, mais aussi avec violence, parfois, comme ceux du bélier, habitée, consciente de la présence de l'universel dans ce singulier, du monde dans la conscience, jetant sans cesse des coups d'œil furtifs dans mes miroirs, histoire de me voir, de me regarder jouir, de la voir en quête d'auréoles et d'ailes de victoire, sans même chercher à démêler la complexité de nos enfilades qui me paraissaient complètement truquées, disloquées, orientées en spirales autour de ce foutu gode omniprésent qui me ramonait, me ramonait, me ramonait, quand soudain, Antoine entra.

— J'en étais sûr, hurla-t-il, t'es vraiment une garce, Ophélie! Avec moi, tu refuses, alors qu'avec elle... C'est incroyable!

 Il était livide, il bafouillait, il ne savait quoi dire, ses lèvres blêmes tremblaient, écumaient...
— M'en veux pas, m'excusai-je, me retirant de dessous mon ange, mais je préfère avec Apolline!
— Avec ça! hurla-t-il, désignant le gode en latex fixé sur le devant de ma petite femme qui, honteuse, alla se cacher dans la salle de bain. N'avez pas honte de faire ça toutes les deux? Hein? N'avez pas honte? Z'êtes vraiment que des salopes! Des gouines, des vicieuses! C'est incroyable!
— Avec quoi veux-tu que nous le fassions?
— Cette question? lança, les bras au ciel, mon pauvre amant défait, t'es vraiment une tarée, ma parole, Ophélie! C'est une femme, vraiment qu'il te faut pour te faire défoncer la chatte? Hein? Une vraie bite ne te convient pas? T'en préfère une de pacotille, une de nana naturellement, une de moins que rien, c'est tellement plus simple! C'est tellement plus dans l'ordre de la nature!
— Je m'en fous de l'ordre de la nature, lui répondis-je calmement, le regardant droit dans les yeux, mais tu as dit juste, c'est une femme que je veux! Oui, une femme, une femme, une femme! Je veux une femme, tu entends? Je veux une femme, une jolie femme, avec de beaux seins, de belles cuisses, de belles fesses, une peau très douce, très fine, une peau d'ange, oui je veux une femme!
— J'te comprends vraiment pas, Ophélie! Arrête de crier! T'es malade, ma parole! T'es vraiment malade! Vraiment malade! On a plus rien à faire ensemble!
— J'croyais que t'aimais ça, me voir faire la gouine avec une femme?
— Vous caresser, oui, mais ça non, ça me dégoûte! Je ne peux pas le supporter!
— Dis plutôt que t'es jaloux, que t'es atteint dans ton orgueil de mâle!
...

1 commentaire:

Ophélie Conan a dit…

Merci Romy pour cette nouvelle citation. Je te remercie également du lien vers Conan la Barbare, mais je te signale qu'il ne fonctionne pas, il n'ouvre aucune page sur mon blog.
Bisou.
Ophélie